
Introduction:Le traitement des hyperthyroidies par l’iode radioactif est un traitement simple, efficace, peu couteux et bien toléré. Il est prescrit, aux Etats-Unis en premiere intention dans 50 a 75 % des cas sauf pour les sujets jeunes ou il ne représente que 30% des options. En Europe, il est plus utilisé en deuxieme intention apres les antithyroidiens de synthese (ATS).Cependant sa disponibilité et sa prescription dans les pays en voie de développement, en particulier en Afrique noire restent encore faibles.Introduite au Sénégal en 2016, l’iodothérapie occupe une place de plus en importante.Nous rapportons a travers ce travail le bilan préliminaire de l’unique service de médecine nucléaire du Sénégal dans la prise en charge de l’hyperthyroidie par l’iode 131.
Patients et méthodes:Il s’agit d’une étude rétrospective ayant intéressé 66 patients atteints d’hyperthyroidie et ayant été traités par l’I-131 au service de médecine nucléaire de l’hôpital Général de Grand Yoff de Dakar.L’irathérapie a été réalisée apres consentement éclairé de tous les malades. Une forte dose ablative était préconisée chez tous les malades afin de réduire le risque d’échec thérapeutique.Une surveillance clinico-biologique était préconisée a 3,6 et 18 mois chez tous les patients.
Résultats:Il s’agit de 57 femmes (86,36 %) et 9 hommes (13,64 %) d’âge moyen 43,5 ans (18-75 ans).La maladie de Basedow était l’étiologie la plus fréquente (92,43 %), suivie de l’adénome toxique (4,54 %) et du goitre multinodulaire toxique (3,03 %).L’irathérapie a été proposée en deuxieme intention, c’est-a-dire apres échec du traitement médical chez tous les patients a l’exception de deux cas:en premiere intention chez une patiente et apres intolérance aux ATS dans l’autre cas.La dose d’I-131 administrée était en moyenne de 15,47 mCi (10-20 mCi).Aucun effet secondaire en rapport avec l’iodothérapie n’a été observé.Le taux de réponse favorable a 3 mois était de 60,41 % (33,33 % en hypothyroidie et 27,08 % en euthyroidie).A 6 mois nous avons noté 84,79 % de satisfaction (45,66 % en hypothyroidie et 39,13 % en euthyroidie) contre 15,21 % de persistance d’hyperthyroidie(dont 6,52% fruste).
Conclusion:L’efficacité de l’iode radioactif en particulier les doses ablatives dans le traitement des hyperthyroidies n’est plus a démontrer.Tenant compte de notre contexte socioéconomique, l’irathérapie devrait etre un traitement de choix des hyperthyroidies avec un bon rapport qualité/prix et une excellente tolérance.