
Nous rapportons le cas d’un homme de 46 ans, sans antécédent de néoplasie, adressé en TEP/TDM au 18FDG pour la caractérisation d’une masse latéro-aortique gauche de découverte fortuite. La TEP/TDM au 18FDG confirme la présence d’une masse tissulaire arrondie latéro-aortique de 50x30x27 mm, présentant un hypermétabolisme modéré et hétérogene avec des zones hypodenses hypométaboliques (nécrotico-kystiques), suspecte jusqu’a preuve du contraire. Aucun autre foyer hypermétabolique suspect n’a été mis en évidence sur le reste de l’examen. Devant cette lésion suspecte de malignité, une biopsie/exérese chirurgicale a visée diagnostique a été réalisée et a conclu au diagnostic de schwannome bénin. Les schwannomes sont les tumeurs les plus fréquentes des nerfs périphériques. Les schwannomes rétropéritonéaux sont cependant tres rares (3% des schwannomes et 0,5-1,2% de l’ensemble des tumeurs rétropéritonéales). Ils se développent sous la forme d’une masse le plus souvent unique, arrondie ou ovalaire, bien limitée, avec des remaniements kystiques, parfois nécrotiques. Ces tumeurs sont le plus souvent bénignes, mais peuvent parfois se transformer en lésions malignes (notamment en cas de neurofibromatose). En TEP/TDM au 18FDG, les schwannomes sont hypermétaboliques et peuvent conduire a des erreurs diagnostiques. Leur hypermétabolisme est variable (SUVmax entre 1,5 et 17,3 ; SUVmax médian =3,7). Bien qu’il soit difficile de distinguer les lésions bénignes des lésions malignes en TEP/TDM au 18FDG, certains auteurs ont montré que toutes les tumeurs des nerfs périphériques ayant un SUVmax < 4,3 étaient bénignes et toutes celles ayant un SUVmax > 8,1 étaient malignes. Un rapport SUVmax/SUVmean hépatique > 3 permettrait également de diagnostiquer une lésion maligne (Se=90%, Sp=83%). Dans notre cas, la lésion rétropéritonéale avait un SUVmax = 6 et un SUVmax/SUVmean hépatique = 3 et était donc douteuse. Les tumeurs rétropéritonéales étant le plus souvent malignes, l’enjeu en TEP/TDM au 18FDG est de caractériser la masse métaboliquement et morphologiquement, de déterminer si la lésion est unique ou multiple, de rechercher une tumeur primitive abdominopelvienne, afin d’orienter vers une étiologie (bénigne ou maligne) et d’adapter le geste chirurgical (biopsie ou exérese d’emblée). Le diagnostic histologique reste toutefois indispensable. Le traitement du schwannome est chirurgical avec un taux de récidive tres faible apres exérese complete.